Depuis la disparition du patriarche Molou Holomo Hazaly Zogbélèmou, il y a de cela 6 mois, la préfecture de N’zérékoré enregistre une bisbille au niveau du patriarcat de la ville. Face ce problème, les autorités qui, au départ avaient montré leurs ”soutien” à David Zogbélèmou (fils adoptif du patriarche), ont finalement décidé de se mettre à côté tout en confiant le problème à la communauté Kpèlè et la famille Zogbélèmou. Malgré, cette prise de position des autorités la situation reste toujours pendante. C’est pourquoi, Les femmes Zowo de la préfecture de N’zérékoré, ont rencontré ce lundi, 24 mai 2021, les autorités régionales et puis communales pour les signifier de l’existence d’un seul patriarche qui n’est autre que ‘’Goikoya Lambert Zogbelemou’’.
Elles étaient très nombreuses ces femmes détentrices des pouvoirs spirituels, venus des sous-préfectures et de certains quartiers de N’zérékoré, ont rencontré à huis clos l’autorité régionale. Au sortir de leur rencontre, la présidente des femmes Zowo de Nzérékoré, Mme Maan Koliyé Kpèna, a confié ceci à la presse.
« Nous sommes venues voir les autorités, notamment le gouverneur. Mais son directeur de cabinet nous a dit qu’il est en déplacement mais quand ils sont là tous les jours, le gouverneur n’a jamais soutenu un camp (patriarche). Mais nous constatons même que, si il ne dit pas en bouche, il peut dire dans les actes. C’est ce qui nous poussent à venir vers eux, pas pour leur demander leurs avis mais pour leur dire que nous n’avons qu’un seul patriarche et non deux comme ils aiment dire. Et après on va aller voir le maire pour lui dire les mêmes choses. Si on veut la paix à Nzérékoré ou si nous voulons que tout le monde se couche bien et se réveille bien, on a un seul patriarche» a martelé Mme Maan Koliyé Kpèna.
De quel des deux patriarches, s’agit-il, pour la présidente des femmes Zowo, « c’est le patriarche Goïkoya Lambert Zogbélèmou qui a été officiellement intronisé par les notables de N’zérékoré, comme demande d’ailleurs la tradition Kpèlè. Et a été montré à la population de Nzérékoré. Mais comme on n’arrive pas à comprendre. Tous les jours les échos viennent, que il y a deux patriarches. Chez nous, on n’a pas deux patriarches, on a que un seul patriarche, qui est Goïkoya Lambert Zogbélèmou. Parce que c’est les zogbela, qui ont décidé dans l’unanimité Lambert Zogbélèmou qui a été montré à la population. Donc, nous restons derrière cette famille avec le patriarche Goïkoya Lambert Zogbélèmou », indique-t-elle.
A la question de savoir si elles douteraient de la neutralité des autorités sur la crise patriarcale de Nzérékoré, Mme Maan Koliyé Kpèna répond en ces termes. « Au nom de toutes les femmes, on doute. Parce que si ce n’est pas quelqu’un qui soutient un côté, l’affaire de patriarcat, ça ne se discute pas. Les gens n’ont pas besoin de monter ou descendre. Ils ont déjà choisi, c’est fini et c’est fini. Pourquoi aujourd’hui, les autorités disent qu’il y a deux patriarches cela n’a jamais été et cela ne se fera pas à Nzérékoré» a souligné la présidente des femmes Zowo.
Il faut rappeler que ce sont ces femmes Zowo (prêtres de la forêt sacrée) qui avaient facilité la levée des réticences dans le district de kpaghalaye lors des dernières résurgences de l’épidémie à virus Ébola dans la sous-préfecture de Soulouta. Il reste à savoir si leur démarche sera comprise par les autorités dont les femmes doutent de leurs neutralités dans cette affaire.
A suivre !
Bruno LAMAH