À la suite du scandale de détournement de 4 milliards de francs guinéens (environ 370 000 euros) qui a secoué la direction générale de la Société de gestion de l’aéroport de Conakry-Gbessia (SOGEAC), fin mars, et qui avait mis en cause Oulaba Kabassan Keïta, ce dernier ne semble toujours pas inquiété.
Par contre, le président du conseil d’administration qui avait commandité l’audit, Boubacar Sow, a été révoqué de ses fonctions en avril dernier pour «faute lourde» au moment où se tenait à Paris le Conseil d’Administration de la SOGEAC.
Les explications de Boubacar Sow sur les raisons de son limogeage laissent perplexe: «la SOEGAC est une entreprise mixte, dont 49% des parts se trouvent être détenues par l’Agence Française de Développement, l’aéroport de Paris et la chambre de commerce de Bordeaux. Ils ont demandé que dans l’ordre du jour du Conseil d’Administration que nous devrions tenir, figure un point relatif à l’audit de certaines dépenses des exercices allant du 1er janvier 2016 au 31 octobre 2017 (l’intervalle de gestion du DG incriminé par les audits indépendants). Je leur ai dit donné mon accord » , explique M. Sow en précisant que le Président de la République et son ministre des transports ne voulaient pas en entendre parler, encore moins au CA à Paris.
Boubacar Sow raconte son limogeage brutal: “c’est à notre arrivée à Paris à 06h du matin pendant que je me reposais dans ma chambre, je reçois un coup de fil du Directeur Général des Aéroports de Paris, qui m’annonce un décret m’enlevant de mon poste et laissant le directeur général de la SOGEAC qui a fait disparaître les traces de 4 milliards GNF, libre. Ils motivent mon limogeage pour faute lourde. C’est incompréhensible pour moi. Ils font du chasseur, le gibier ».