La décision du port obligatoire des masques (couvre-nez ou bavette) annoncée par le président de la république est rentrée en vigueur ce samedi 18 avril 2020 sur toute l’étendue du territoire national. Dans la capitale de la région forestière cette mesure qui se situe dans le cadre de la prévention contre la pandémie du covid-19 qui fait d’ailleurs des victimes dans le pays est largement suivie par la population à Nzérékoré.
Très tôt le matin, les services de forces de défense et de sécurité menus de gourdins, de caoutchoucs ont pris d’assaut tous les carrefours et les points de sortie de la ville. Des barrages ont été érigés partout afin de veiller au grain sur les mesures de préventions annoncées par le président de la république. Au niveau du quartier Bellevue où deux PA sont installés depuis les évènements du 22 et 23 mars dernier, un barrage était mis depuis ce matin. Selon certains témoignages, les taxis motards qui avaient l’habitude de prendre 3 personnes ont étés obligés de payer les 30 000FG à défaut de faire descendre le troisième passagers pour le faire passer en tabac. «Depuis 6 heures, les militaires ont mis un barrage. Quand tu viens, si tu ne portes pas le masque, on t’arrête et on t’oblige à payer l’argent (30 000) parfois si vous êtes 3 sur la moto, là c’est grave, on fait descendre le 3ème et parfois on te donne 30 coups de fouets sur tes fesses. Et ils ont même mis des gens en garde à vie. Si c’est une femme, y a une femme militaire, c’est elle qui s’occupe d’elle et si c’est un garçon là c’est les hommes qui vont le fouetter. C’est pourquoi nous portons tous ces bavettes ici parce que nous on ne veut pas qu’on nous frappe.»
Au grand carrefour de Dorota, où un PA est jusque-là installé, les hommes en tenue militaire sont postés un peu partout dans le rondpoint avec des gourdins et caoutchoucs en fouet pour contrôler le port des bavettes et une prison locale a été mise en place pour mettre les contrevenants. Au moment qu’on quittait Dorota à 8 heures 30min plus de 5 personnes étaient détenues. Le constat reste le même dans le marché central. Les policiers et gendarmes sont mis en contribution pour appliquer la décision. Les commerçants, les étalagistes et les tabliers ainsi leurs clients étaient tous masqués. Dans les ateliers de coutures, les tailleurs sont en pied d’œuvrer depuis l’annonce de la mesure pour satisfaire la clientèle. Une dame qui a failli être interpellée par les services de sécurité est venue en compagnie de ses enfants retirer ses bavettes « j’ai failli être arrêté par les militaires qui ont mis un barrage sur la route qui mène vers notre champ. Mais heureusement j’ai vu de loin ce qui se passe, on a rebroussé chemin pour venir prendre nos masques.»
A la lumière de tous ceux qui précèdent, nous pourrions dire que la mesure est largement suivie dans la ville de Nzérékoré. Mais il reste à savoir, si le contrôle sera permanent.
Attendons de voir.
De N’Zérékoré Bruno Lamah pour guineeplus.net