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Taïwan-Chine : 7 dates-clés pour comprendre la crise en cours

La crise fait craindre un scénario du pire, identique à celui de la guerre en Ukraine. Le monde entier a les yeux braqués sur Taïwan ce mardi, où Nancy Pelosi, la cheffe des députés américains, s’est posée mardi dans le cadre de sa tournée en Asie, une première depuis 25 ans, déchaînant les foudres de Pékin. 

Une tension qui grandit depuis plusieurs mois, marquée notamment par la prise de position de Joe Biden, en mai dernier, prévenant que Washington défendrait Taïwan en cas d’attaque de Pékin. Des propos nuancés par la Maison Blanche, qui n’ont pas empêché les démonstrations de force se de multiplier côté Chinois.

Pour expliquer cette situation, il faut remonter le fil de l’histoire de Taïwan, qui, bien qu’elle n’ait jamais déclaré officiellement son indépendance, a une indépendance administrative, politique, diplomatique et militaire. La Chine la considère au contraire comme sa 23e province et le président Xi Jinping en a fait un des symboles de son “rêve chinois” de réunification du pays, fixant la date de 2049 comme l’aboutissement de ce projet. Retour sur les grandes dates qui retracent la crise autour de cette île stratégique et symbolique aussi bien pour les Chinois que les Américains, qui est aussi une mine d’or technologique. 

1949 : Séparation entre Pékin et Taïwan 

La proclamation de la République populaire de Chine, le 1er octobre 1949, pousse les nationalistes du Kuomintang , opposés au régime de Mao Zedong, à se réfugier à Taïwan, où ils forment un gouvernement interdisant tout lien entre l’île (officiellement la “République de Chine”) et la Chine communiste. Les tentatives de reprises des îlots autour de Taïwan par Pékin échouent dans les mois qui suivent. Taïwan devient en 1950 un allié de Washington dans la guerre de Corée, un mariage dissuasif pour la Chine. 

1971 : Pékin entre à l’ONU

Le 5 octobre 1971, le siège de la Chine à l’ONU, occupé par Taïwan, est attribué à Pékin. En 1979, Washington rompt ses relations diplomatiques avec Taipei – nom diplomatique de Taïwan – pour reconnaître la République populaire de Chine. Mais le Congrès américain impose de fournir des armes à Taïwan pour son autodéfense. Depuis, les Etats-Unis ont adopté à l’égard de Taipei une politique dite “d’ambiguïté stratégique”, en s’abstenant de dire s’ils interviendraient ou non militairement pour défendre Taïwan en cas d’invasion, tout en restant l’allié le plus puissant de l’île et son premier fournisseur de matériel militaire.

1992 : Consensus ambigu entre l’île et le continent

En 1992, le gouvernement du Kuomingtang signe avec la République populaire de Chine un consensus reconnaissant l’existence d’une seule Chine. Un statut quo ambigu pour Taïwan qui se démocratise, après le début d’un rapprochement (autorisation des Taïwanais à visiter la Chine continentale en 1987, et abrogation en 1991 les dispositions de Taïwan instaurant l’état de guerre avec la Chine). Ce qui n’empêche pas en 1996 à la Chine de tirer des missiles près des côtes de l’île, à la veille de la première élection présidentielle de Taïwan.

2005 : Pékin adopte une loi anti-sécession 

Le 14 mars 2005, Pékin adopte une loi antisécession prévoyant des moyens “non pacifiques” si Taïwan déclare l’indépendance. 

2008 : Dialogue inédit 

En 2008, Pékin et Taipei reprennent leur dialogue suspendu en 1995. En 2010, ils signent un accord-cadre de coopération économique, puis nouent, quatre ans plus tard, un dialogue entre gouvernements. Le 7 novembre 2015, les présidents chinois et taïwanais se rencontrent à Singapour, une première depuis 1949.

2016 : Retour des tensions avec l’élection de l’indépendantiste Tsai Ing Wen

Tsai Ing Wen, du Parti démocratique progressiste (PDP) favorable à l’indépendance, devient présidente. Elle est réélue en 2020. Pékin suspend dès lors toute communication avec Taïwan, le nouveau gouvernement n’ayant pas reconnu le concept d'”une seule Chine”. À sa réélection, Tsai Ing Wen affirme que Taïwan est “un pays en tant que tel”.  S’ensuivent, à partir de 2020, les premières violations de l’espace aérien de Taiwan par la Chine, assortie d’une pression diplomatique, économique, une guerre de l’information et des cyberattaques. Une “zone grise” alimentée par Pékin, en parallèle de ventes d’armes de Washington à Taïwan. En octobre 2020, Xi Jinping demande à son armée de “se préparer à la guerre”.

2021  : incursions records dans l’espace aérien

Le 12 avril 2021, 25 avions militaires chinois, un record ensuite dépassé, pénètrent dans la zone d’identification de défense aérienne (Adiz) de Taïwan, à quelque 200 km des côtes. Au total en 2021, près de 970 avions chinois ont été détectés dans cette zone. En octobre 2021, Joe Biden affirme que Washington est prêt à défendre militairement Taïwan. Une affirmation répétée le 23 mai 2022, poussant son homologue chinois à la menace. Xi Jinping conseille à Joe Biden de ne pas “jouer avec le feu”, et menace de “conséquences” en cas de visite de Nancy Pelosi à Taïwan. Les États-Unis ont décidé de passer outre cet avertissement, avec l’arrivée de Nancy Pelosi sur le sol taïwanais, ce 2 août 2022.

AFP

H&M, au cœur de la tourmente suite à une photo jugée raciste

Le géant Suédois fait face depuis dimanche, à une déferlante de critiques suite au dévoilement de la photo d’un petit garçon noir portant un pull de l’enseigne où l’on peut lire les mots « Coolest Monkey in the jungle », aperçue sur le site en ligne anglais. Suite à de très nombreuses critiques et d’indignation sur les réseaux sociaux, H&M a fait ses excuses publiques.

Dimanche dernier, le monde entier s’offusquait de la photo d’un petit garçon, aperçue sur le site anglais de la société Suédoise, Hennes et Mauritz. En cause ? Une photo jugée raciste par beaucoup d’internautes mettant en scène un petit garçon noir portant un pull à capuche de la marque sur lequel était inscrit la phrase « Coolest monkey in the jungle » (le singe le plus cool de la jungle en français).

La première personne à avoir pointé du doigt la publicité et interpellée la société – à grands coups de tweets indignés – est la blogueuse anglaise Stephanie Yeboah, « Quand certains membres de la société, qui sont tellement privilégiés ne voient même pas où est le problème de mettre un pull avec les mots « singe le plus cool de la jungle » sur un garçon noir, en dépit du fait que le terme « singe » est utilisé comme une insulte raciale depuis des centaines années  » s’est-elle exprimée. Depuis beaucoup d’autres personnalités ont suivi la vague dont le journaliste du New-York Times, Charles Blow, qui s’est également exprimé sur Twitter.

Depuis, les plus grandes célébrités de la planète ont élevé leurs voix afin de dénoncer l’image. L’affaire a pris une telle ampleur que l’artiste The Weeknd à décidé de mettre fin à sa collaboration avec la firme. Quant au rappeur Diddy, il a dédié un post Instagram à l’affront, suivi de la légende « Put some respect on it ! When you look at us make sure you see royalty and super natural god sent glory ! Anything else is disrespectful ? »

Suite à cela, la société a déclaré être d’accord avec ceux qui étaient contrariés par l’image en question apparue sur la boutique en ligne alors que, d’autres enfants blancs portaient des pièces de la même catégorie, estampillées des slogans « Awesome » ou encore « Survival Expert ». « Nous sommes profondément désolés que la photo ait été prise« , a déclaré H&M, « Par conséquent, nous avons non seulement supprimé l’image de nos chaînes, mais aussi le vêtement de notre offre de produits à l’échelle mondiale. »

Depuis, H&M a retiré la photo du site et effectuer ses excuses publiques. Ce n’est pas la première fois que des marques à échelle internationale s’attirent les foudres des internautes. On se souvient notamment des t-shirts de la marque Zara aux « étoiles jaunes » (datant de 2014) qui avaient crée la polémique, rappelant très maladroitement les uniformes imposés aux prisonniers des camps de concentration.

Par ModZik